Le poète grec Kostas Vassilakos fit sa première apparition dans les lettres néohelléniques en 2012 avec ‘’Débris de pensée’’ (“Skepsis Thravsmata”), recueil reçu avec enthousiasme par le public et la critique littéraire. Suivit “Traversant” (Peri-Diavenontas), livre qui dévoila aussi son talent de prosateur. “Paroles Évadées” (“Loguia Drapetes”) est le titre du deuxième recueil poétique de Vassilakos paru récemment à Athènes chez “Anemos”(2015).

 

Après la traduction en français de huit (8) poèmes (quatre de chacun de ses deux recueils) nous offrons aujourd’hui au public francophone quatre poèmes caractéristiques de sa ‘’poétique’’ (deux de chacun de ses deux recueils).

 

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Recueil de poèmes ‘’Débris de pensée’’

 

“Ne perds pas espoir”

 

Lorsque meurent les espoirs,

on les enterre en soi et on les arrose

afin qu’ils refleurissent.

On fait planter

un cèdre, un magnolia et on voit

et on voit l’espoir revivre.

 

Lorsqu’ un rossignol s’en va, on se taît;

pour ne pas lui emprisonner la voix.

 

Lorsque l’amour devient larme qui coule,

ne le touche pas: c’est le flot

pour un nouveau commencement.

 

Lorsque tu perds espoir en des temps difficiles,

caresse le cèdre, le magnolia

et attends.

 

Il existe pour toi aussi une âme soeur.

 

*

 

‘’Les noces’’

 

On dirait des noces, une fête;

des voix joyeuses, des chansons

se font entendre autour de moi.

Moi, une présence physique, un corps étranger

au milieu d’eux. À l’aide de l’esprit,

je fais sculpter un joli navire

pour voyager aux Cyclades.

Sur le pont, en compagnie des mouettes

et les yeux identifiés au bleu du ciel et de la mer.

L’âme, rodant dans les venelles blanches,

dans les ruelles arrosées de salure.

‘’Jolies noces’’, dirent-ils et j’en disais aussi.

Les dauphins jouaient avec les vagues à côté de moi.

 

 

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Recueil de poèmes ‘’Paroles évadées’’

 

‘’Viens avec moi’’

 

Je te rencontrai en train de marcher

aux articulations du désistement

enlacé

aux moments pétrifiés de bonheur.

 

-Viens avec moi, te dis- je,

on est nombreux, la terre entière un arbre

pour rafraîchir la canicule des journées.

 

– Je ne veux pas qu’on me taille le souffle,

devenir leur alibi, répliquas- tu.

 

-Viens avec moi,

les branches sèches

n’ont que leur feu.

C’est pour ce la que je continue à espérer.

 

-Viens avec moi.

 

*

 

‘’La danse’’

 

J’aimai tes yeux,

sortis du rêve

pour devenir ma pluie

 

Je désirai ton corps

qui glissa de l’enlacement

à l’année de papier.

 

N’en resta que l’ombre de tes mains

et le son de tes pieds

à danser le flamenco dans mon âme.

 

 

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